L’impact de la Covid-19 sur notre mode de vie et nos habitudes

La Covid-19 a de fortes répercussions sur la santé d’un grand nombre de vos patients. Mais le virus et les mesures de précaution adoptées influencent également de manière non négligeable les habitudes de l’ensemble de la population, le mode de vie et, par conséquent, la santé. 

Depuis mars 2020, nous observons à travers le monde d’importants changements dans les habitudes des citoyens. Le confinement, la perte de revenus et les mesures drastiques prises pour juguler le virus ont généré une grande insécurité parmi la population et modifié la façon de penser, les préférences, le schéma alimentaire… mais aussi la manière de se préoccuper de sa santé et de consulter un médecin.

Des choix responsables pour une vie plus saine  

McKinsey a mené une enquête1 mondiale sur les changements constatés depuis le début de la pandémie. Sans surprise, le glissement vers le numérique observé à grande échelle est indéniable. Le télétravail, les loisirs en ligne, l’e-commerce et les réunions familiales virtuelles n’ont pas manqué de provoquer dans leur sillage une accélération numérique phénoménale.
Par ailleurs, la santé se taille une place de premier plan dans notre quotidien. Les achats de produits frais, naturels et biologiques sont en hausse, avec une préférence pour le local. Ces tendances mondiales sont également vraies en Belgique, comme en témoigne une récente étude2. Notons ici que les Belges s’inquiètent manifestement pour leur santé depuis la propagation du virus et se méfient, par exemple, des grands événements et des services partagés. Les Belges se font également du souci pour leurs finances et pensent que les conséquences économiques pour notre pays se feront ressentir pendant longtemps. Cette frilosité se ressent aussi dans leurs achats. Seules les épiceries tirent leur épingle du jeu, avec un retour aux sources pour les matières premières de base.

Face à la fermeture obligatoire d’un grand nombre de secteurs comme l’horeca, le monde culturel et récréatif et les commerces non essentiels, le comportement des ménages belges a fortement évolué. On observe un revirement dans les habitudes de consommation, désormais davantage tournées vers l’alimentation malgré la hausse des prix. C’est ce qu’il ressort clairement d’une étude de la Banque nationale de Belgique3.

 La santé passe au premier plan, les achats durables et locaux prennent du galon et plus de temps est consacré à l’activité physique, le tout dans un contexte nettement plus numérique. 

Des changements porteurs d’avenir 

Si nos modes de travail et nos comportements d’achat ont changé, il en va de même pour notre façon de nous divertir. Certaines habitudes perdureront sans doute, y compris après la crise sanitaire, quand d’autres seront oubliées au plus vite.

Outre le télétravail et les nombreuses « réunions en ligne », la transition numérique envahit également les activités du quotidien. Parmi toutes les nouvelles activités proposées en ligne, les Belges déclarent qu’ils en maintiendront quelques-unes après la crise2, comme les séances de personal training en ligne, les workouts virtuels et les applis de wellness ainsi que les livraisons à domicile de repas ou d’achats en tous genres.

Lorsque la sécurité le permettra à nouveau, les Belges recommenceront à pratiquer des activités en extérieur. Néanmoins, c’est la vie sociale que nos concitoyens veulent reprendre au plus vite. Ils se réjouissent de la réouverture des restaurants et des retrouvailles entre amis ou en famille.

Les achats semblent susciter davantage la réflexion, avec une tendance au numérique appelée à s’inscrire dans la durée dans différents domaines. Pour les achats, la durabilité, la disponibilité et le prix s’imposent comme critères essentiels, y compris pour la nourriture. En outre, les Belges veulent soutenir l’économie locale, attachent plus d’importance à la qualité des produits et privilégient davantage les produits d’origine biologique et/ou naturelle.

Selon cette enquête4, les repas maison et un régime alimentaire varié seront des facteurs importants à l’avenir. Les personnes interrogées ajoutent qu’une alimentation saine ne peut dépendre du prix. Pour près de la moitié des consommateurs (49 %), l’attention et l’intérêt pour la santé ont gagné en importance depuis mars 2020.

L’impact de la Covid-19 sur l’e-santé

Dans les circonstances actuelles, les consultations médicales et paramédicales en ligne et/ou par téléphone ont également le vent en poupe. Tout comme l’hygiène personnelle et la santé bénéficient d’une plus grande attention. Selon l’enquête de McKinsey1, il s’agit de tendances durables qui survivront à la crise, au même titre que la demande pour les pharmacies en ligne.

Les conséquences de la crise du coronavirus sont plus souvent perçues négativement que positivement dans plusieurs domaines de la vie. La 4ième enquête de Sciensano5 a répertorié ces secteurs : travail/études, revenus, vie familiale/domestique, vie sociale, santé/soins, activité physique, habitudes alimentaires, poids corporel, loisirs, voyages/vacances, perspectives d’avenir.
Les catégories pour lesquelles cet impact est le plus négatif sont : les voyages/vacances, la vie sociale et les loisirs. L’enquête relève également une forte association entre l’impact négatif de la crise sur les domaines de la vie et la manifestation de troubles mentaux (troubles de l’anxiété, dépression et troubles du sommeil).

RÉFÉRENCES :
1. Kohli S. et al. McKinsey & Company, 2020.
2. Demaegdt A. et al. McKinsey & Company, Belgium Consumer, June 2020.
3. Zimmer H. en Jonckheere J. Nationale Bank van België, NBB Economic Review, December 2020.
4. EIT Food, supported by the European Institute of Innovation and Technology (EIT), European Food Behaviours, December 2020.
5. Braekman et al., Sciensano, 4ème enquête de santé Covid-19 2020.